Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ni couper les cheveux en quatre et encore moins m’éparpiller aux quatre vents ! Depuis que j’ai lancé le projet Silibiliz, la question du prix est une question pour le moins épineuse.

Non pas que j’ai des oursins dans les poches mais entre les prix du marché et de la « concurrence » (je vous dirai un peu plus loin pourquoi je mets des guillemets), le prix « idéal », le prix des matières premières et le prix de revient, difficile de positionner son propre prix de vente efficacement.

Pourtant, même si je suis encore loin d’être un expert, il me semble que c’est le principe même du commerce que de fixer un prix en adéquation avec le positionnement de son produit et la marge que l’on veut en tirer.

Des cabas à roulettes on en trouve entre 20 et 450€ (90% de ceux qu’on voit dans la rue ou au marché le samedi matin coûtent moins de 70€, sont fabriqués en Asie, avec des matériaux de faible qualité, des roues, t’as peur de les faire tourner (!), du plastique dans tous les sens et un style comparable à une charentaise low-cost).

Et 85% des personnes qui répondaient à mes questions au sujet du prix qu’ils seraient prêts à mettre pour un cabas new generation, made in France et éco-responsable n’imaginaient pas dépasser les 100€.

Partant de là, et avant de connaître précisément les coûts de fabrication du Chilibili, mon prix idéal se situait autour de 150€.

Je me disais que c’était un prix juste pour un objet qui, certes, a mauvaise presse, mais que je voulais réellement ré-inventer et proposer dans une version rajeunie, modulable et éco-conçue, ce qui méritait bien de mettre un peu la main à la poche.

Quand on sait qu’une marge « normale » se situe autour de 2,5, il faudrait que je réussisse à produire pour environ 60€ chaque Chilibili complet.

J’ai bien vite déchanté en voyant tomber les premiers devis.

Pour l’armature en bois, j’ai dû recevoir une dizaine de devis. Pas un en dessous de 80€/chariot, hors vernissage, hors quincaillerie, hors montage. Gloups ! 30€ de quincaillerie (roues comprises) en sourçant bien les fournisseurs, le vernissage entre 5 et 10€, et le montage environ 20 minutes, bien équipé avec un poste de travail optimisé. Double gloups !!

Pour les Bilibags, j’ai eu moins de devis mais des prix qui varient entre 25 et 50€/pièce. Sans les pièces accessoires (crochets, quincaillerie), sans la récupération, le nettoyage et la découpe des matériaux de réemploi, et sans le montage des crochets et des renforts.

Je vous laisse faire le calcul pour un Chilibili XL (3 Bilibags = Triple gloups !!!).

C’est malheureusement le lot de tout « jeune » entrepreneur, j’en suis bien conscient. Avec de faibles quantités, pas (ou peu) d’industrialisation. Pas (ou peu) d’industrialisation, pas de baisse des coûts. Pas de baisse des coûts, pas de baisse des prix. Pas de baisse des prix, pas de baisse des prix 

Malgré tout, j’ai souhaité maintenir mon choix initial de proposer une armature en bois. C’est stylé et différenciant, c’est solide et ça se répare facilement, ça se recycle bien et ça peut même s’upcycler en fin de (première) vie. Mais surtout parce que j’ai bien vu, chez les personnes auxquelles j’ai présenté ma première version qu’ils trouvaient ça VRAIMENT beau. Alors il m’a fallu revoir ma copie et créer une V3 simplifiée, épurée et une étude de design, même ardemment négociée (Merci Studio Pilag !), ça coûte de l’argent.

J’ai aussi souhaité, par conviction et idéalisme (d’aucuns diront obstination !), maintenir une confection et une fabrication française. J’aurais pu chercher à aller produire en Pologne ou au Portugal , voire en Afrique du Nord ou en Asie, avec des coûts deux à trois fois moins importants mais cela n’aurait pas été en accord avec les valeurs sociales et éco-responsables que je prône. Je ne dis pas que je ne franchirai jamais ce pas et je ne jette surtout pas la pierre (Pierre !) à ceux qui l’ont fait, mais je tiens vraiment à tout tenter pour ancrer cette fabrication locale dans le fonctionnement de la marque.

Tout ça pour dire que, comme plusieurs personnes me l’ont déjà fait remarquer de manière tout à fait honnête, 295€ (250€ en pré-commande jusqu’au 13 Novembre, c’est cher pour un cabas à roulettes (pas faux !).

Cependant, comme vous l’avez bien compris, il ne s’agit pas que d’un simple cabas à roulettes même si c’est comme ça qu’on l’a présenté depuis sa sortie.

C’est un objet hybride et moderne, stylé et modulable, un objet unique et pluriel qui répondra à de nombreux usages et qui vous accompagnera aussi bien au marché, qu’au travail, qu’à la plage, dans vos balades à vélo ou vos sorties pique-niques (d’où les guillemets à « concurrence » car une telle merveille n’existe pas ailleurs).

Mais c’est également un objet durable, responsable et empreint de valeurs que je suis fier de défendre (quitte à me plier en quatre (!) et à diminuer ma marge). Un objet que, je l’espère, vous serez fiers.ères d’arborer et de brandir comme un majeur vigoureux érigé à la face de la fast fashion et du made in Petaouchnok.